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L'addiction aux jeux vidéo chez les enfants, mythe ou réalité ?

En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé a reconnu le jeu vidéo comme étant un facteur d’addiction comportementale au même titre que les jeux d’argent ou la pornographie.

Mais que signifie cette décision ? Qu’est-ce qu’une addiction comportementale et quelle est la différence avec une addiction aux substances ?

Il est important de connaître ces différences pour ne pas tomber dans le panneau des discours parfois trop alarmistes quant à l’addiction aux jeux vidéos. Le tout sans passer à côté d’une pratique à risque.

Cet article a été écrit par Nicolas Brondin-Bernard.
Nicolas est un web entrepreneur français que vous pouvez suivre au travers de son blog https://blog.nicolas.brondin-bernard.com/
Il est aussi l’auteur du livre « Fortnite a-t-il transformé nos enfants en zombies?« 

Qu’est-ce qu’une addiction

Au fil des siècles, notre cerveau a dû évoluer, apprendre à maîtriser de nombreux outils et à faire face à des situations toujours plus complexes. Mais cette évolution a laissé quelques mécanismes de cet héritage primaire qui, aujourd’hui, peuvent nous poser problème.

À l’époque lointaine de nos ancêtres chasseur-cueilleurs, les hommes devaient continuellement braver le danger afin de trouver de la nourriture pour survivre. C’est aujourd’hui une obligation contradictoire avec notre besoin de confort et de sécurité. Pour palier à ce problème, l’évolution a fourni un outil à notre cerveau qui s’appelle…

Le centre des récompenses

Il fallait beaucoup de courage pour aller chercher des baies dans le froid et l’obscurité ou pour chasser un animal parfois féroce. Ainsi pour féliciter l’intrépide individu qui s’était dévoué à la tâche et qui avait pu relever le périlleux défi, le centre des récompenses du cerveau du chasseur-cueilleur a commencé à sécréter une molécule bio-chimique appelée « Dopamine ».

La présence de cette dopamine dans le cerveau provoque un sentiment de satisfaction, de joie et de bien-être en récompense de l’effort accompli. La motivation pour ressentir cet état à nouveau sera alors suffisamment efficace pour relever les défis à venir, poussant l’être humain à dépasser ses limites, à contenir ses peurs et à briser ses barrières psychologiques.

Cette zone de récompense est donc indispensable à notre survie, mais il existe de nos jours quelques substances ayant le pouvoir de sur-exploiter cette zone des récompenses, créant alors une possible addiction.

L’addiction aux substances

Prenons l’exemple d’une injection d’héroïne qui va actionner de manière synthétique la création de dopamine en énorme quantité, faisant alors tomber la personne dans une phase d’euphorie de plusieurs heures. Le seuil de perception et de tolérance de la dopamine va alors grimper en flèche, rendant les petites doses normalement acquises à différents moments de la journée complètement inutiles car trop faibles pour être désormais ressenties.

Lors de la phase de redescente, le contre-coup va se ressentir comme un grand vide, une lente plongée en dépression. Plus la montée de dopamine est haute, plus la chute est longue et douloureuse, et plus les micro-doses de dopamine seront inefficaces. Le seul moyen de sortir de ce mal-être sera alors de se procurer une nouvelle quantité de produit psychotrope pour palier ce manque, c’est ce qu’on appellera une addiction aux substances.

L’addiction comportementale

Le fonctionnement d’une addiction comportementale est différente car l’augmentation du taux de dopamine dans le cerveau est, elle, générée de manière virtuelle non par une substance, mais par un comportement, une activité ou un jeu.

Des parents comme toi ont aussi lu cet article :  Assertivité ou l'art de communiquer avec respect (et les 3 moyens d'apprendre à ton enfant à le faire)

L’un des jeux les plus connus pour causer une addiction comportementale est le poker qui, par essence est un jeu de carte comme un autre, mais lorsque l’on y fait entrer des enjeux financiers peut rapidement faire changer le comportement des joueurs.

A chaque nouvelle manche, le cerveau va être soumis à une dose de stress, un temps de concentration et de réflexion qui vont le mettre sous pression, jusqu’à ce que, inévitablement, le joueur perde ou gagne une somme d’argent.

Dans le cas où le joueur remporte la manche, le centre des récompenses de son cerveau va le féliciter en générant une nouvelle dose de dopamine.

S’il perd, son cerveau va l’inciter à rejouer afin d’éventuellement ressentir à nouveau l’effet de la dopamine, c’est un cercle vicieux.

Mais est-ce que tous les joueurs y sont soumis ? Non.

Nous ne sommes pas tous égaux face à l’addiction comportementale, certaines personnes vont y être plus sujettes que d’autres, mais surtout l’environnement et le bien-être psychologique du joueur va avoir un impact conséquent. On trouve souvent un mal-être sous-jacent à la racine d’une telle addiction, contrairement aux substances pour lesquelles une seule prise peuvent suffire.

Qu’en est-il des jeux vidéos ?

L’absence d’enjeux financiers au profit de récompenses numériques (mais aussi sociales lorsque le jeu est un vecteur de relations dans un groupe d’enfants) induit une génération de dopamine bien moins élevée et donc un risque d’addiction bien moins élevé.

Cependant cela n’exclut pas son existence, et certains éditeurs de jeux sont suffisamment spécialisés dans l’exploitation des biais psychologiques de nos cerveaux pour augmenter les risques de ces addictions, notamment chez les plus jeunes.

Depuis l’annonce de l’OMS, de plus en plus de parents inquiets décident de pousser leurs enfants à consulter un psychologue afin de traiter une potentielle addiction aux jeux vidéos, et bien que l’initiative soit bienveillante, elle n’est que très rarement nécessaire.

Il est raisonnable de commencer à parler d’addiction lorsque des conséquences réellement négatives commencent à apparaître : décrochage scolaire, repli sur soi-même, refus du contact social par exemple, et ce sur une période de temps s’étalant sur plusieurs mois.

Pour remettre en contexte le risque d’addiction au jeu vidéo, les études effectuées annoncent que la cigarette provoquerait une dépendance chez 32% des fumeurs de tabac, que 5% des joueurs de poker en ligne seraient sujet à une addiction tandis que seulement 1% des joueurs de jeux vidéo seraient qualifiés comme “pathologiques”.

Pour en savoir plus sur l’addiction aux jeux vidéos chez les enfants…

Cet article est en partie tiré de mon livre « Fortnite a-t-il transformé nos enfants en zombies ? » qui a vocation d’aider les parents à comprendre le rapport de leurs enfants avec les jeux vidéo et notamment Fortnite.

Le livre vulgarise des concepts de game design, de psychologie et d’éducation bienveillante tout en proposant des solutions faciles à mettre en place pour résoudre les conflits familiaux.

Le Livre : Fortnite a-t-il transformé nos enfants en zombies traite de l'addiction aux jeux vidéo des enfants

Voilà le lien pour commander le livre en version papier. N’hésitez pas à le partager aux parents que vous connaissez et qui rencontrent les mêmes problématiques !



Article invité, rédigé par Nicolas Brondin-Bernard.

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