Parent et enfant : comment vivre une hypersensibilité heureuse ?

Qu’on soit concerné soi-même ou parent d’un enfant hypersensible le chemin peut parfois être éprouvant et semé d’incompréhension. Zoom sur l’hypersensibilité, une caractéristique qui toucherait environ 20% de la population et qui fascine autant qu’elle fait peur.

Cet article a été écrit par Maïlys du site www.vivrededouceur.fr
Maïlys, accompagnante et formatrice, œuvre à la libération des potentiels des enfants pour transformer le monde avec eux. Maman d’une jeune fille de 11 ans, elle propose des accompagnements individuels, des ateliers en groupes et des conférences avec un seul et unique but : que vous soyez heureux à titre individuel ET collectif.

L’Hypersensible n’est pas différent

L’hypersensibilité est souvent associée à des personnes qui se laissent submerger par leurs émotions, qui réagissent de manière disproportionnée, qui sont plus faibles (voire « poules-mouillées ») … quoi qu’il en soit, à des personnes dites « différentes ».

Ce que j’ai découvert en faisant des recherches sur ce sujet m’a littéralement scotchée.

Oui, une sensibilité exacerbée peut être gênante, mais elle n’est ni une pathologie ni un problème fonctionnel : elle est une caractéristique neutre du corps. Comme la couleur de nos yeux, de notre peau, ou toute autre caractéristique de base d’un être humain, rien de plus, rien de moins.

Alors ça, ça remet tout le monde sur un même pied d’égalité d’un coup d’un seul !

Se sentir différent, quand on est hypersensible, c’est ce qui arrive le plus fréquemment, et c’est ce que les autres et la société nous renvoient.

Sachez donc que rien, médicalement, scientifiquement ou physiquement, ne différencie un hypersensible d’un moins sensible.

Mais alors où est-ce que ce joue l’hypersensibilité?

« Quelque part juste avant le cerveau ou dans le cerveau même, les informations reçoivent un traitement plus méticuleux. Les hypersensibles réfléchissent davantage à tout ce qui les entoure. Exactement comme des machines qui trient les fruits en fonction de leur grosseur, les hypersensibles trient les données. Mais là où le reste de l’espèce humaine distingue deux ou trois catégories, les hypersensibles en découvrent une dizaine. » nous explique Elaine N. Aron, psychologue, chercheur en psychologie à la State University de New York et spécialiste de l’hypersensibilité.

Les hypersensibles sont donc capables de ressentir des stimulations qui échappent aux autres qu’il s’agisse de lumière, de sons subtils ou encore de sensations physiques ou olfactives.

Et s’il n’y avait qu’un mot à retenir ici, ça serait celui-ci : stimulation.

La stimulation idéale est la clef d’une hypersensibilité heureuse

En effet, c’est là que tout se joue. L’hypersensible percevant, ressentant et classant tout son environnement, si les stimulations sont trop nombreuses ou trop violentes, un degré de stimulation élevé est atteint. Il peut provoquer d’une réaction brutale.

Ce qui est modérément stimulant pour certains peut être extrêmement stimulant pour un hypersensible. Il est important de se rappeler que personne n’aime une stimulation excessive. Nous avons tous nos seuils et nos possibilités, il est important de les connaître pour les respecter.

Par exemple, certains pourront avoir une conversation en physique, pendant que la TV est allumée à plein volume, que les enfants chahutent dans le salon et qu’ils checkent leurs téléphones.

Quand d’autres auront besoin d’éteindre les écrans, ou de baisser le son de la radio pour avoir un échange avec une autre personne et se sentir à l’aise.

Nos systèmes nerveux s’activent et réagissent aux stimulations comme aux émotions qu’elles soient positives (la joie…) ou négatives (la colère…).

Lorsque le système nerveux très sensible de l’hypersensible se met en action c’est l’organisme tout entier qui s’emballe.

La stimulation idéale est donc un juste milieu, celle qui convient à l’instant présent.

Se déculpabiliser de ce que l’on ressent

L’hypersensibilité n’est donc pas seulement émotionnelle, elle est aussi et complètement physique.

La première marche sur laquelle avancer est celle de la déculpabilisation !

Si vous êtes hypersensible, sachez que cette caractéristique de votre corps est juste neutre. Elle a, comme toutes les autres, des avantages et des inconvénients.

Vous sentiriez coupable d’avoir les cheveux frisés ? Je crois que vous vous adapteriez juste cette caractéristique pour qu’elle vous satisfasse au mieux (soins, brushing, coupe…adaptés aux cheveux frisés).

Vous êtes parfait.e comme vous êtes, vous êtes juste vous.

Si vous êtes parent d’un enfant hypersensible, la déculpabilisation est de mise également. Vous n’avez rien fait de mal, ni rien manqué dans son éducation. Vous n’avez pas donné naissance à un enfant qui ne pourra pas s’en sortir dans la vie (bien au contraire). Vous pouvez aussi le déculpabiliser (verbalement ou dans vos ressentis et intentions à son égard) de cette sensibilité accrue, qui possède inconvénients comme avantages. Votre enfant est parfait comme il est.

Trouver l’équilibre en faisant confiance aux ressentis

La clef pour vivre ou accompagner une hypersensibilité heureuse est la recherche de la stimulation idéale. Cela demande un équilibre. Il faut être attentif à l’environnement et ne pas hésiter à réajuster aussi souvent que nécessaire sans culpabilité.

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Par exemple, certains bruits ne sont pas supportés lorsqu’ils ne sont pas visibles (du bruit dans la pièce voisine par exemple). Le même bruit, réalisé sous vos yeux (ou ceux de votre enfant) peuvent calmer la violence de la stimulation.

Ici, lorsque ma fille est dans sa chambre à l’étage et saute pour jouer, si je suis dans la pièce d’à côté je ne le supporte pas. En revanche lorsque je vais avec elle, alors c’est complètement acceptable. Nous ajustons donc ensemble pour qu’elle puisse rester une enfant et que je puisse me sentir bien.

Le retour au calme est extrêmement important. En effet, le système nerveux de l’hypersensible semble avoir été conçu pour réagir aux expériences subtiles. Il lui faut donc plus de temps pour retrouver le calme après avoir réagi à des stimuli intenses. Prendre le temps de se retirer dans un endroit calme, seul et aussi longtemps que nécessaire pour « éteindre les incendies intérieurs » et revenir à l’apaisement est fondamental.

Les hypersensibles, grâce au traitement accrues des informations dans leur cerveau, savent et ressentent beaucoup de vérités, surtout si elles concernent leur propre hypersensibilité. Laisser votre intuition, ou celle de votre enfant, vous guider dans les ajustements à mettre en place pour vivre de manière sereine cette caractéristique. Faites confiance à cette petite voix qui sait quoi faire.

Pour ma fille par exemple, lorsque son Papa essaye de venir la prendre dans ses bras pendant un chagrin, une colère… ou qu’il tente de la toucher pour tenter de l’apaiser, cela produit l’effet inverse, comme si l’incendie prenait de l’ampleur. Maintenant qu’elle sait comment elle fonctionne, elle lui dit « s’il te plait ne me touche pas pour le moment, c’est trop, je ne peux pas. »

Faites donc confiance à ce que votre enfant peut et ne peut pas supporter, à ce qu’il vous propose, vous soumet.

Maintenir le repos et le carburant pour éviter la surfchauffe

Enfin, n’oubliez pas de recharger en énergie ce corps si souvent stimulé (sur-stimulé). Tous ces ressentis, toutes ces stimulations et ces informations demandent beaucoup d’énergie au corps pour continuer et maintenir le rythme.

Mais si l’énergie est consommée il faudra penser à en redonner au corps. Du sommeil, oui, beaucoup de sommeil car pendant ce laps de temps, en plus recharger les batteries, le corps n’étant pas stimulé, il s’apaise considérablement.

Autre source d’énergie, le repas. Un hypersensible qui a faim ; IL A FAIM ! Il ne le perçoit pas ainsi (avant de le savoir) mais toutes les stimulations précédentes ou en cours, ont vidé le carburant et il en faut à nouveau pour continuer.

Pour exemple, pour rédiger cet article j’ai dû plonger 4 fois dans mes placards alors que je n’avais pas eu spécialement faim dans la journée. Le fait de fournir ces pages, dans mon environnement et dans le contexte de ma journée, nécessite que je me redonne de l’énergie.

Enfin, une énergie essentielle pour le bon fonctionnement du corps est l’eau. Notre cerveau est constitué à 80% d’eau. Il est donc indispensable de boire beaucoup d’eau (non sucrée) pour le bien-être général de notre corps et particulièrement de notre cerveau.

MÉMOS POUR UNE HYPERSENSIBILITÉ HEUREUSE :

🌱 C’est une caractéristique neutre
🌱 Adapter la stimulation idéale au quotidien
🌱 Déculpabilisation
🌱 Penser à recharger les batteries
🌱 Vous, votre enfant, êtes parfait.s comme ça

Quoi qu’il en soit, vous faites de votre mieux et à la lumière de ces quelques indications vous trouverez à n’en pas douter les ajustements les plus adaptés à vos propres caractéristiques (et celles de votre enfant). Soyez doux.ce avec vous-même et avec ce mode de vie qui deviendra peu à peu la clef de votre apaisement et de votre épanouissement.

Un grand merci à Giacomo qui m’a sollicitée pour la rédaction de cet article, pour sa confiance et son soutien pour accompagner les parents au top que vous êtes !

Maïlys

Vous pouvez retrouver toutes mes actualités sur le compte instagram @vivre_de_douceur, sur la page facebook Maïlys – Vivre de douceur et sur le site internet du même nom www.vivrededouceur.fr

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« Pour une parentalité épanouie, positive et bienveillante » Giacomo

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