Tu l’as sûrement remarqué, dans notre société de consommation on veut tout et tout de suite.
Il faut vite-vite-vite des résultats ou le dernier truc à la mode.
Comme le dernier smartphone qui vient de sortir (même si celui qu’on a, fonctionne encore très bien).
Dans l’éducation de nos enfants?
On pourrait malheureusement avoir cette même vision : vouloir obtenir vite des résultats ! (ce qui serait le Graal inespéré de tous parents 😂 moi y compris).
Du coup, certains parents pourraient avoir recours aux ordres trop directifs et aux punitions (voir même à la fessée). Avec la satisfaction de voir son petit bambin obéir très vite.
« Attention à ce qui marche »
Nous dit Jane Nelsen dans son livre La discipline positive.
C’est vrai que ça peut mettre un terme immédiat au comportement inapproprié de l’enfant. Mais qu’en est-il des répercussions sur l’enfant et des résultats à long terme ?
OK je t’entends déjà me dire :
« Oui mais mon enfant est vraiment trop comme-ci ou trop comme-ça »,
« Il me pousse vraiment à bout et des fois je n’arrive pas à faire autrement »,
« J’ai été élevé(e) comme ça, et j’en suis pas mort(e) ».
Et je ne te blâme pas du tout (ce n’est pas mon rôle et surtout, je n’en ai pas envie).
Sache que si la plupart des fois tu arrives à appliquer ce que tu apprends en éducation positive et que dans les 20% des cas restants tu agis différemment… T’es déjà dans le top des parents !
Donc, rassure-toi et ne culpabilise pas !
Mais je t’invite à réfléchir « long terme ».
Les 4 « R » de la punition
Connais-tu les 4 « R » de la punition (et de ses effets négatifs) ?
- Rancœur : « C’est pas juste. Je ne peux pas faire confiance aux adultes. »
- Revanche : « Bon, là, c’est eux qui qui gagnent, mais je les aurai la prochaine fois. »
- Rébellion : « Je vais faire exactement l’inverse pour leur prouver qu’ils ne peuvent pas m’obliger à faire ce qu’ils veulent. »
- Retrait : « La prochaine fois, je ne me ferai pas prendre » (>> Baisse de l’estime personnelle : « je ne vaux rien »).
Bien sûr les enfants n’ont pas conscience de tout ça, mais leurs comportements futurs seront basés sur ces décisions inconscientes.
« D’où nous vient cette folle idée que pour qu’un enfant se conduise mieux, il faut d’abord qu’il se sente dévalorisé ? » .
Jane Nelsen
Penser « Long terme » (avant de punir)
C’est un peu comme un investissement dans l’immobilier.
Il ne te rapporte rien tout de suite… mais ça peut prendre de la valeur avec le temps ou c’est avec le temps qu’il te rapportera de l’argent.
La personnalité de ton enfant se bâtit sur le long terme.
Laisse-moi te poser une question :
Quelles sont les qualités que tu souhaites voir chez ton enfant quand il sera un adulte accompli? Je te laisse y réfléchir et rêvasser un peu.
(fais-toi même une liste : « je souhaite que mon enfant soit… » et lis-la régulièrement)
Bien sûr c’est depuis tout petit que ça commence.
La discipline positive dans tout ça?
Elle a comme but d’obtenir des résultats positifs et efficaces à long terme.
Sur le long terme, tu vas retrouver aussi cette notion de comportement opposé-positif. Cet outil est tiré de la psychologie comportementale et c’est le fait de trouver le contraire de cette action que nous ne voulons plus faire (ou plus voir chez notre enfant et au fil du temps mais relativement rapidement lui faire adopter le bon comportement). C’est sûrement une bonne alternative au lieu de punir…
Intéressant, non? Demande-moi et je t’en dirais plus! 😉
A bientôt!
Giacomo – DesParentsAuTop
Quelques ouvrages sur l’éducation positive
Salut Giacomo !
Je te rejoins là-dessus. Petite expérience personnelle à partager qui date un peu : je m’occupais d’un enfant de 3 ans une fois qui refusait de manger de la viande. Mais vraiment c’était pas son truc. Evidemment je n’allais pas le punir pour cela mais j’ai cherché longtemps un moyen pour qu’il s’y habitue. Il faut dire que c’était au pays des vaches et des moutons (la Nouvelle-Zélande) et pour ses parents c’était inconcevable qu’il ne mange pas de viande !
Alors j’ai cherché… je suis tombée sur un livre intéressant d’éducation positive. Qui me disait que dans la nourriture avec les enfants, il fallait compter 20 fois en moyenne la présentation d’un plat avant que l’enfant ne daigne commencer à l’apprécier tel quel. 20 fois !! En gros avant de passer de l’étape « non j’aime pas » à « ok je mange ça me dérange pas ».
Et bien sûr 20 fois sans forcer, sinon on régresse. Donc ça veut dire accepter environ une vingtaine de fois (et pour un seul plat !) que ton enfant ne l’aime pas, voire le déteste et refuse de le manger. Et donc accepter…
Je comprends que la patience peut faire défaut.
Le truc vraiment incroyable dans cette histoire c’est que ça a marché. Je dirais pas au bout de 20 fois, c’était finalement bien plus tôt mais le petit que je gardais a fini par manger de la viande. Je lui en ai présenté plusieurs fois, sans forcer. Au début c’était non, mais au fur et à mesure la curiosité l’a emporté et il a goûté (merci les frères et sœurs qui en mangeaient déjà d’ailleurs) et au final la viande ne le dérangeait plus.
Au passage j’ai essuyé les tempêtes. La viande par-terre, les bouderies, le tas qui reste au milieu de l’assiette. J’ai rien forcé j’ai accepté et attendu. ça a marché. Mais ça a marché parce que je me suis pas découragée. Je ne me suis pas mise en colère mais je n’ai pas abandonné de présenter de la viande.
Bref, je recommande la patience. J’ai remarqué que la punition c’est facile mais effectivement on n’y arrive pas au long terme. Si je l’avais puni pour ne pas manger sa viande, et ce à chaque fois, aujourd’hui le pauvre serait traumatisé et n’en mangerait même pas alors qu’il doit avoir 12 ans maintenant.
Penser long-terme, penser que le développement de l’enfant se fait à son rythme et doucement et pas en claquant des doigts. Mais que ça va se faire. Souffler un bon coup et se dire que ça va venir.
Merci Marine pour ton commentaire fort intéressant! C’est aussi ça être parent 🙂 c’est tout un art qui s’apprend au fil du temps mais qui peut s’apprendre un peu plus vite en lisant des blogs, des livres ou autres… mais le truc le plus important, c’est de tester de nouvelles façon de faire.
A bientôt!